La fin d'une étape, mais pas d'une époque


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Article N°28537

La fin d'une étape, mais pas d'une époque

Pour la première fois depuis que je publie des articles sur ce blog, je vais m'exprimer à la première personne. Fait inhabituel, mais nécessaire pour expliquer un choix important.


Publié le 24 février 2025
 

Il convient de le préciser, par honnêteté intellectuelle envers les défenseurs de la vie privée sur Internet que j'affectionne tout particulièrement : je quitte mes seringues et mes pansements (chacun l'aura compris, j'exerçais le métier d'infirmier) pour rejoindre la CMP Axeptio au début du mois de mars.


Boum ! Voilà qui est dit. Passé ce disclaimer, que dire de plus ?


Il existe bien des domaines au travers desquels la protection de la vie privée en ligne est promue ou, à l'inverse, menacée. Mais s'il en est un auquel je prête une attention toute particulière, c'est celui des Consent Managment Platform(s) : les CMP.


Les CMP sont ces entités qui élaborent les "cookies banners". Vous savez, ces fenêtres dont beaucoup de gens pensent qu'elles sont inutiles, ennuyeuses et pour lesquelles, encore aujourd'hui, plus de la moitié des Internautes cliquent, pourrait-on dire de façon quasi instinctive, sur "Tout accepter", histoire de passer le plus rapidement possible cette étape jugée plutôt désagréable ?


Il y a là un défi. Pourquoi ? Parce que le fondement de la collecte de données personnelles réside dans le consentement. A supposer que celui-ci soit valide, on peut le dire : "Tout part de là".

Tout part de la CMP.

Mais, disons-le en anglais, cela passera mieux : "What about CMP ? It sucks".

Combien de personnes prêtent attention aux mentions qui y apparaissent ? Combien de personnes ont une idée exacte de ce que sont les fameux "partenaires" évoqués dans les cookies banners des sites que nous visitons ? Bien peu en réalité.

Le consentement se définit comme la "manifestation d'une volonté, libre, spécifique, éclairée et univoque". Bien qu'au cours de mes critiques sur les points de non conformité des CMP, tous ces items aient été abordés, il en est un qui m'est plus cher que les autres, parce que très important : le caractère éclairé du consentement.

Pourquoi consentons nous ? Parce que dans la grande majorité des cas, nous ne savons pas ce à quoi nous consentons. Je reviens sur cet exemple : tel site informe avoir 250 partenaires : comment un utilisateur final peut-il en connaître les fonctions exactes ? (DSP, SSP, DMP, Brand Safety, etc.  ?) Comment un utilisateur final peut-il avoir conscience des mécanismes de tracking mis en place ? En résumé : quelle est l'efficacité de l'information fournie dans une CMP ?

Concevoir une CMP, c'est un véritable défi.

Depuis quelques années, j'ai eu l'occasion d'échanger via les réseaux sociaux avec Romain Bessuges-Meusy, CEO d'Axeptio. Au delà du caractère réglementaire du consentement, Romain a une vision que j’affectionne particulièrement et qu'il aime répéter (on peut dire d'une certaine manière que c'est sa punchline) :

"Le consentement, c'est une expérience".

J'ai souvent observé et analysé différentes CMP ; j'ai même rédigé un article sur ce sujet. Après réflexion, j'en conclus qu'elles sont confrontées à ce gigantesque challenge : « comment informer l'utilisateur de façon simple, et surtout de façon complète, sans rien cacher ni biaiser, tout en apportant une convivialité et une facilité d'utilisation, en bref et pour employer un terme plus propre au marché, tout en apportant une bonne (et pourquoi pas une excellente) expérience utilisateur ? »

Le défi est là. Et (c'est du moins, à tort ou à raison, mon opinion) cette problématique fondamentale n'est abordée en profondeur que par une seule CMP en France : Axeptio.

J'avais écrit un post il y a deux ans dans le cadre de la publication du "Cookie pledge" par la Commission européenne, où l'on pourra, au demeurant, observer que les propositions qui y figuraient ne faisaient en quelque sorte que tenter de résoudre cette problématique consentement / UX. Dans ce post, je soulignais le fait que celle-ci était déjà abordée par Axeptio (en précisant que je n'avais pas d'action chez eux, ce qui était vrai - à l'époque !). Je profite de cette opportunité pour vous renvoyer à cette interview de Romain sur le plateau de B smart, consultable via ce lien (et je le redis : attention, lien avec traceurs).

Peut-être est-il naïf de croire qu'on peut relever ce défi. Mais cette naïveté, je la revendique.

Il existe d'autres points de convergence avec la vision qu'a Axeptio du consentement. Ils sont pour la plupart relatifs à des choix (p)osés. Ce sont des choix courageux, qui ne lui ont pas toujours été favorable. Mais Axeptio défend autant que possible certaines valeurs ; je trouve cela très méritoire. Parmi ces choix, j'en montre ici un, qui reflète l'effort fait dans le domaine du consentement, et que les nerds apprécieront, je n'en ferai pas plus de commentaires :


 


J’estime, une fois encore à tort ou à raison, qu’Axeptio recueille des consentements. Il les recueille : il ne les extorque pas.

Alors bien évidemment, je dois le reconnaître, rien n'est parfait d'une part, et à titre plus personnel d’autre part je perds une certaine forme de liberté. Cela m'évoque une citation évoquée par Gaël Duval, concepteur de /e/OS : "La critique est facile, l'art est difficile". J'ai critiqué (c'est le moins que l'on puisse dire !) ; il s'agit désormais de prendre mes responsabilités et d'affronter la réalité du marché !

Mes convictions restent intactes. Je pense profondément qu'en rejoignant Axeptio, à mon niveau et mes capacités, je travaillerai pour le bien des usagers comme pour celui des clients, qu'ils soient gros éditeurs ou petits entrepreneurs, avec toujours en tête, deux citations qui m'ont marqué au décours de mes pérégrinations cinématographiques, et qui guident mon action, pour ne pas dire ma vie, tout particulièrement dans le contexte actuel.

La première, prêtée au personnage de Jim Garrison dans le film "JFK" d’Oliver Stone (aucune preuve au demeurant que le vrai Jim Garrison ait réellement prononcé ces paroles)

 

"Cette société n'est plus celle dans laquelle je suis né, et certainement pas celle dans laquelle je veux mourir".

 

La seconde, extraite de ce magnifique film (mon préféré) qu'est "Mission" (film de boomer, il date de 1986 !) :


"Si dans ce monde la force prime sur le droit... C'est possible... C'est possible... Mais alors, je ne suis pas fait pour ce monde là."

 

Fort de cet état d'esprit, je vous dis à tous : "A très bientôt !"

 


Dignilog.



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Pascal VAUTRIN

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